Quand on vient à estimer une bouteille, qu’il s’agisse de vin Alsacien, bordelais ou bourguignon, l’un des premiers critères de valeur du vin est le millésime. D’une année l’autre, en fonction des conditions météo, de la production, de la période de récolte, le potentiel de garde et partant les prix sont très fortement impactés.
Voici donc une présentation, depuis les années 50, de la valeur de chaque millésime pour les vins du Bordelais, laquelle détermine directement sa cotation.
Revue et classement des millésimes de Bordeaux
- 1952 : Grande année pour les vins rouges, notamment pour les Saint-Emilion et les Pomerol. Les Médoc, quand à eux, ont plus mal vieillis.
- 1953 : Très grande année, vieillissement rapide des vins. Leur apogée a été plus rapide, mais leur durée a été plus brève (environ 10 ans) que les 1952.
- 1954 : Production abondante, beau potentiel de garde.
- 1955 : Vins très équilibrés, une très grande année.
- 1956 : Année médiocre en raison de gelées en février. Vins durs.
- 1957 : Bon millésime, sans plus. Production faible qui a fait monter les prix.
- 1958 : Vins légers et ayant un potentiel de garde réduit.
- 1959 : Millésime correct. Vins corsés et harmonieux. Seul les Sauternes ont pu tirés leur épingle du jeu.
- 1960 : Grosse production, qualité homogène
- 1961 : production faible, mais de qualité exceptionnelle en Médoc, notamment Saint Emilion et Pomerol.
- 1962 : Arrivée à apogée rapide, plus rapide que celle des 1961.
- 1963 : Une année à oublier, en raison du froid et de la pluie.
- 1964 : Grande abondance en rouge, mais hétérogène en garde. Certains vignerons ayant trop attendu pour vendanger.
- 1965 : Durée de garde très faible.
- 1966 : Grande année pour l’ensemble du Bordelais, en blanc et en rouge. Meilleur millésime depuis 1961.
- 1967 : Hormis d’excellents Sauternes, le reste de la récolte a été décevante.
- 1968 : Année moyenne.
- 1969 : Les vins blancs secs sont délicieux. Les rouges ont soufferts d’un printemps pluvieux.
- 1970 : Très bonne année. Abondante et de grande garde.
- 1971 : Vins élégants, racés et équilibrés, à maturation rapide.
- 1972 : Année moyenne, dont les rouges se démarquèrent une exceptionnelle acidité.
- 1973 : Récolte record, impactant négativement la qualité. Vins légers, peu acides, donc vieillissant très voire trop vite.
- 1974 : Valeur sûre. Vins rouges de caractère, de couleur profonde et aux tanins ronds.
- 1975 : Année brillante. Vins riches et harmonieux, à maturation lente.
- 1976 : Comparable à 1975, particulièrement pour les Graves, meilleurs que ceux de Saint-Emilion
- 1977 : Récolte catastrophique, environ 20 % des rendements classiques.
- 1978 : Grand Millésime, capable de vieillir pendant 30 ans au moins.
- 1979 : Année assez classique, qualité très satisfaisante.
- 1980 : Vins ronds à maturation rapide et d’une qualité supérieure à celle de 1973 et 1974.
- 1981 : Très belle année, aussi bonne que 1979. Vins souples, tanniques et de belle couleur.
- 1982 : Millésime dit “de légende”, réunissant toutes les conditions (météo, rendement, longévité)
- 1983 : Cru moyen, résultant d’une chaleur tropicale à l’été
- 1984 : Décevant. Vins durs.
- 1985 : Millésime magnifique, partout.
- 1986 : Vins dont le potentiel de garde est quasi illimité.
- 1987 : Mauvaise année, liée aux fortes pluies pendant les vendanges.
- 1988 : Hétérogène. Dépend de la période de récolte, ce qui a été réussi notamment chez les Margaux de ce millésime.
- 1989 : Année de tous les records, tant en quantité qu’en qualité.
- 1990 : Très bonne en Saint-Estèphe et en Saint-Emilion. Classique sur les autres vignobles.
- 1991 : Millésime à oublier. La plupart des grands domaines ont même été contraints de déclasser leur vin pour le vendre.
- 1992 : Année très moyenne.
- 1993: Année à oublier.
- 1994 : Vins ronds et doté d’un bon potentiel de garde.
- 1995 : Vins très riches, les meilleurs et les plus complexes depuis ceux de 1986.
- 1996 : Superbe en Saint Estèphe, Pauillac, Saint Julien, moins en Margaux.
- 1997 : Potentiel de garde limité, autour de 10 ans pour l’apogée. Ceci a fait baisser les prix, rendant nombre de bouteilles très intéressantes en termes de rapport qualité/prix
- 1998 : Très beau pour les Saint-Emilion et Pomerol. Vins puissants et tanniques. Contrairement aux Médoc.
- 1999 : Bonne. Seuls Pomerol et Margaux sont parvenus à atteindre une qualité satisfaisante.
- 2000 : Année du siècle. Les meilleurs de cette année (Montrose, Calon-Ségur, Lafon-Rochet, Lafite Rotschild) sont puissants tanniques.
- 2001 : De grands crus à Pomerol, Saint-Emilion et dans les Graves.
- 2002 : Millésime très moyen
- 2003 : Année de la canicule, affectant fortement les récoltes et produisant des vins très irréguliers
- 2004 : Récolte record. Niveau de tannins très élevé.
- 2005 : Très belle année, sans être aussi exceptionnelle qu’on le dit habituellement. La sécheresse a cependant donné des vins qui vieilliront lentement et très longtemps.
- 2006 : Seuls les Pomerol ont maintenu la qualité du 2005.
- 2007 : Classique, sans grande surprise
- 2008 : Meilleur que 2008, sans être exceptionnel
- 2009 : Très belle année, vins équilibrés, proches de ceux de 2005. A titre d’exemple, les prix d’un Château Gloria 2009, aujourd’hui à 40 € environ, vont très vite s’envoler dans les prochaines années.
Concernant 2010 et 2011, il est encore un peu tôt pour se prononcer et porter un jugement d’ensemble sur la récolte, ceci nécessite quelques années de recul.
Vins : les meilleurs années
Ainsi, en synthèse, il apparaît que 1952, 1952, 1966, 1975, 1978, 1982, 1985, 1989, 2000, 2005 et enfin 2009 sont les années à privilégier, autant en valeur-investissement qu’en valeur-plaisir.
Pour une vision parfois contradictoire, nous vous recommandons la très complète saga des millésimes effectuée par IdealWine.