Peu médiatisés, les meilleurs œnologues de France et du monde élaborent la plupart des grands crus des châteaux d’exception.
Véritables scientifiques du vin, ils mettent en place des techniques de vinification, de conduite de la vigne ou encore de fermentation qui s’arrachent partout dans le monde.
Vino-Promo vous propose de mettre un visage sur les plus célèbres d’entre eux.
Le professeur : Denis Dubourdieu
Surnommé “le Pape du blanc”, Denis Dubourdieu est l’œnologue du Château Cheval Blanc et d’une trentaine d’autres. Professeur-chercheur à la faculté d’œnologie de Bordeaux, mais aussi vigneron, il se définit lui-même comme un chercheur d’arômes.
De ses nombreuses études et travaux importants sur l’œnologie qui l’ont rendu célèbre, il ressort un vrai penchant pour les vins blancs de Bordeaux. Véritable référence en la matière, l’œnologie moderne lui doit des progrès dans l’identification des défauts et maladies du vin.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à consulter ses principaux ouvrages :
- L’œnologie dans tous ses états
- Conversations autour d’une bouteille avec Denis Dubourdieu
- Traité d’œnologie Tome 1 : Microbiologie du vin, vinification
- Traité d’œnologie Tome 2 : chimie du vin, stabilisation et traitement
Pour lui la science est un moyen d’améliorer l’art d’élaborer un bon vin.
Celui qui valait 3 milliards : Michel Rolland
Connu pour être l’inventeur et promoteur de la micro-oxygénation, Michel Rolland compte certainement parmi les œnologues les plus influents du monde. Il monnaie ses conseils et diagnostiques jusqu’à 100 000 € par an. Parmi ses clients se trouvent des propriétaires de châteaux prestigieux comme :
- Haut Brion
- l’Angelus
- Ausone
- Pape Clément
- et près de 700 autres
Symbole de l’oenologie française à l’étranger, il ne possède pas moins de 5 châteaux bordelais et presque autant de propriétés vigneronnes partagées entre l’Amérique du Sud, l’Afrique du Sud et l’Espagne. Reconnu partout dans le monde, Michel Rolland est une véritable star mondiale du vin.
Toutefois, les experts lui reprochent bien souvent de participer à la standardisation du vin à cause de l’uniformité qu’entraîne la micro-oxygénation. Cette technique permet, en diffusant mécaniquement des très petites quantités d’oxygène lors de la fermentation, d’assouplir des tannins trop marqués et d’accélérer le vieillissement.
L’autodidacte : Stephane Derenoncourt
Ancien ouvrier et autodidacte proclamé, Stéphane Derenoncourt est la référence inattendue du monde du vin. Il s’entoure d’une équipe de 8 consultants avec qui il travaille en France et à l’étranger, notamment pour Francis Ford Coppola à Napa Valley.
Avec son équipe, ils n’hésitent pas à observer, découvrir, expérimenter et tenter de nouvelles choses pour donner un coup de neuf à d’anciennes méthodes de vinification. Pour eux, « face au terroir, plus l’homme se fait discret, meilleur est le vin ». Ils cherchent à s’éloigner autant que possible de la standardisation du goût.
« Les vins doivent exprimer la typicité propre de leur lieu de production. » explique Stéphane Derenoncourt.
L’exemplaire : Jean-Baptiste Lécaillon
Jean-Baptiste Lécaillon rejoint la maison de Champagne Louis Roederer en 1989, devient l’œnologue chef des caves en 1999 et vice-président de la maison en 2006. Rémois d’origine, il s’est formé à l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier (une des meilleures formations en œnologie).
Chez Louis Roederer, il s’inscrit dans une recherche constante d’équilibre entre maîtrise de la tradition et repousse des limites pour éviter la standardisation du vin. L’objectif qu’il partage avec Frédéric Rouzaud, descendant de la maison, est de créer à chaque fois une oeuvre née d’un équilibre entre innovation et héritage. La célèbre cuvée Cristal est sans doute l’illustration parfaite de cette quête d’harmonie.
L’audacieux : Thomas Duroux
Après avoir vinifié de grands domaines de Bordeaux, de Toscane, de Californie, de Hongrie et d’Afrique du Sud, cet œnologue et ingénieur agronome prend les rennes de Château Palmer en 2004 Il met son sens de l’innovation au service de Château Palmer et prend la décision fin 2007 de convertir hectare par hectare le domaine à la biodynamie. Cette technique qui prône un retour à la terre consiste à lutter contre les risques sanitaires et à se débarrasser de tout engrais soluble et de tout pesticide.
Souvent taxée de mystique ou de pseudo-magique, cette technique qui repose sur les rythmes lunaires, solaires et zodiacaux a commencé à faire ses preuves sur la qualité des vignes de Palmer. Le passage à la biodynamie est prometteur selon Thomas Duroux qui souhaite augmenter la qualité de son vin sans que cela entraîne de surcoût.
L’irréprochable : Rodrigo Banto
Rodrigo Banto a fait ses classes oenologiques dans les plus belles vignes du Chili en passant par la Californie et Bordeaux avant de s’installer en Suisse. Il prend les commandes des caves Cidis en 2003 auxquelles il prodigue ses connaissances de l’élevage sous bois et des vins d’exportation.
Reconnu par ses pairs en Suisse et à l’étranger, Rodrigo Banto a obtenu en 2012 le Grand Prix du Vin Suisse pour son rosé d’appellation Chaumes Œil-de-Perdrix Tradition et compte ainsi parmi les œnologues les plus célèbres dans le milieu. Observateur, il s’inspire des cépages voisins tout en instillant un savoir-faire sud-américain à ses vignes.